[You don't care if it's wrong or if it is right... ] June Rain and April Heard.

Je me baladais, dans cette rue sombre, ce soir de pleine lune, avec l'envie d'être ailleurs. Dans ces bras sûrement, mais encore une fois, je ne pouvais m'y résigner. J'étais fière d'avoir eu la force d'essayer de lui prouver que je ne tenais pas à lui, mais même si je ne voulais l'avouer à personne, et même pas à moi, je n'arrêtais pas d'y penser.

C'était comme pour cette fille, cette June, je l'avais sacrément mise mal en point la dernière fois que l'on s'était croisées, et au fond de moi, j'avais souffert également. Je me radoucissait vraiment en ce moment, et ça ne me plaisait vraiment pas.

Soudain, alors que je m'étais assise sur un banc, pour profiter de la splendeur de la lune, j'aperçus June marcher, dans la rue dans laquelle je me trouvais. C'est étonnant, je vivais ici depuis six ans, et en une semaine, on s'était croisées plus de fois qu'en six ans.

Je m'approchais d'elle, bien que je sache que c'était totalement inutile, comme tout ce que je faisais en ce moment. Lorsqu'elle vit elle fut premièrement surprise, mais elle savait qu'elle ne pouvait m'échapper, alors elle vint à ma rencontre.

Dis moi, t'as l'air en meilleur forme que la dernière fois, la saluais-je, pas très agréablement.

Je marchais dans la nuit, comme à mon habitude. Je ne pouvais me lasser de ce calme qui régnait à cette heure tardive. Cependant, j'avais remarqué qu'à chaque fois que je me promenais dans la nuit dans ces eaux-là, je rencontrais un mage noir. A présent, plus rien ne m'effrayait. Le fait de seulement penser à Aidan me rassurait et la seule peur que j'avais c'était qu'il me laisse... les autres choses ne m'effrayait guère plus. Je tournais dans une rue illuminée de lampadaires et m'amusais à regarder mon ombre qui semblait collée à mes pieds. Je mis mes mains dans les poches de ma veste en cuir afin qu'elle ne soit pas gêlées, lorsque je déciderais de rentrer à l'université.

Puis, soudainement je m'arrêtais. Une silhouette féminine se tenait devant moi, à un peu plus de deux mètres. Elle avait des cheveux blonds, une allure de rebelle... April? Oui ce devait sûrement être elle. Je fûs légèrement surprise de la retrouvée encore ici, et bizarrement, cela me faisait penser à notre première rencontre, ce jour où j'ai cru qu'elle était sympathique. Je soupirais et marchais droit vers elle, puisque de toute façon, il fallait que je longe ce trotoire pour retourner à l'université.

- Dis moi, t'as l'air en meilleur forme que la dernière fois, saluai-je April, pas très agréablement.

Je ne pus m'empêcher d'émettre un rire sarcastique à sa phrase.

- Toi, par contre, t'as l'air aussi immature que la dernière fois qu'on s'est vu.

Elle me lança un regard de tueur, du genre "dis encore ça et je te tue" mais je n'avais plus vraiment peur de ses menaces et d'elle surtout.

- Oh, et je te ferais dire que si tu oses encore me toucher, ce n'est pas moi qui vait te tuer, mais Aidan plutôt. Alors, même si je m'en fiche de ce que tu pourrais me faire, c'est juste pour toi que je dis ça. Je suis peut être humaine, mais justement j'ai sûrement gardé un peu d'humanité en moi contrairement à certaine.

Je ris. Aidan ? Celui que j'avais rencontré à la plage ? Étrange, il avait eu l'air de m'apprécier.

Tu t'es trouvée un garde du corps alors ? Tu avais trop peur de moi c'est ça ? -la provoquais-je.

Elle était pathétique à un tel point que je ne pouvais m'arrêter de la regarder en souriant. Aidan n'était pas réellement mon ami, certes, mais il ne me détestait pas non plus.

Et si on se battait qui sait s'il me gagnerait ou pas ? Pas June en tout cas, car elle n'avait aucune idée de tous les pouvoirs que je savais utiliser.

Mais si elle voulait réellement me prouver que je n'étais qu'une gamine immature et sans talent, elle pouvait l'appeler, et je me battrais sans problèmes.

Mais ton Aidan, il n'est pas là, en ce moment, chérie, alors tu ferais mieux de l'appeler si tu ne veux pas finir encore en plus mauvais état que celui dans lequel je t'ai laissée la dernière fois.

Elle me faisait rire. Malgré le fait que j'étais une humaine, je n'avais pas peur d'elle, non, j'étais sûrement bizarre mais elle ne m'effrayait pas. Quand vous êtes à un point où vous ne pouvez de toute manière plus rien perdre, vous n'avez plus peur. La seule chose qui m'était chère était Aidan. Mais bon, je ne crois pas qu'il tenait à moi autant que je tenais à lui. Il y avait mes parents, aussi, oui, mais je pense qu'ils seraient bien débarassés de moi si je venais à mourir un jour. J'avais toujours étè comme ça. La mort ne m'avait jamais effrayée. Ce qui me faisait peur était caché au plus profond de moi et je m'efforçais de ne pas y penser puisque John m'avait dit que tous les mages avaient la capacité de lire dans l'âme. J'aurais bien aimé la voir sans aucun pouvoir, à l'égal de ma personne. Seulement pour voir si elle aurait toujours fait la maline. Elle me menaçait. Encore une fois.

- Je me fiche bien de ce que tu peux me faire, en fait.

Je ne savais si c'était du courage de lui tenir tête ainsi, ou simplement le fait que j'ai toujours étè un peu suicidaire. Quoiqu'il en était, je pensais mes mots.

Elle n'avait vraiment pas peur. Ni de moi, ni de personne visiblement. Et ce n'était pas seulement pour se donner une image de "fille courageuse", non, elle n'était vraiment pas appeurée, et comme elle me l'avait si bien dit, "Elle se fichais bien de ce que je lui pouvais lui faire". Mais moi, non.

J'étais encore hantée par cette histoire d'âmes, et je me demandais si je devais lui en parler ou non. Elle se moquerait sûrement de moi. A vrai dire, elle aurait raison. Sincèrement, si vous aviez une âme sœur, vous vous amuseriez à la faire souffrir vous ? Je ne penses pas non. Mais c'est exactement ce que j'avais fais, moi.

Il faut que je t'explique un truc June.

Elle leva la tête vers moi et fronça les sourcils comme pour me dire "Qu'est-ce qu'il y a, pauvre tâche ? T'as un problème ?" .

Tu sais, on raconte que les sorciers ont des âmes sœurs. Ce sont des personnes avec qui ils sont unis, par la magie. C'est un peu compliqué...

Elle ne voyait pas où je voulais en venir, et je ne savais pas comment le lui expliquer.

Malgré l'absence de tout sentiment de peur dans mon corps, j'étais alerte. Je guettais chacun de ses gestes, chaque expression que pouvait arborer son visage en ce moment, comme si je cherchais à deceler ses attentions pour mieux voir ce qu'elle comptait faire de moi dans cette rue déserte mais en réalité, cela m'importait peu car j'étais encore impuissante face à ses pouvoirs, donc ça ne servait à rien de se préoccuper de ça. Alors, que je regardais toujours ses traîts, ils changèrent soudainement d'expression. Ils devenèrent moins crispés, et c'était comme si l'agressivité perdait de l'ampleur dans ses yeux.

- Il faut que je t'explique un truc June, dit April.

Je fronçais les soucils. Que voulait encore? Peut être voulait-elle m'amadouer pour mieux me faire souffrir après? Si c'était le cas, ça ne marcherait pas. Avec la douleur qu'elle m'avait infligée la dernière fois, je m'étais comme immunisée contre elle. Pourtant, je ne bronchai pas et l'écoutais même si on pouvait lire sur mon visage de la méfiance.

- Tu sais, on raconte que les sorciers ont des âmes sœurs. Ce sont des personnes avec qui ils sont unis, par la magie. C'est un peu compliqué... continua-t-elle sur un ton posé.

Je ne voyais pas où elle voulait en venir. Pourquoi me disait-elle cela? En quoi cela m'avancerait? Je ne disais rien, l'incitant donc à éclairer ma lanterne en continuant sur sa lancée.

Elle ne comprenait toujours pas, et je cherchais un moyen de lui expliquer qu'elle et moi devrions nous supporter toute la vie, que nous soyons amies ou pas.

Pour faire bref, lorsqu'on est un mage on peut avoir deux sorte d'âme soeurs, les amours, ceux avec qui tu veux te marier, avoir des enfants et tout le bordel. Et les âme sœur d'amitié, qui sont les personnes à qui tu peux le plus te confier, ce sont tes vrais amis, les plus proches.
Sauf que parfois les âmes sœurs ne s'entendent pas forcément bien, je sais ça sonne pas normal mais c'est vrai. Enfin, soit elles mettent du temps à s'en rendre compte, soit elle ne veulent juste pas l'admettre.

Je marquais une pause, et pus lire dans son visage qu'elle commençait à comprendre, même si elle n'avait pas forcément envie d'entendre ce que j'avais à lui dire.

La première fois que l'on s'est rencontrées, toi et moi, racontais-je, je voulais t'attaquer. Mais je n'y arrivais pas. Et je ne savais pas pourquoi. Et puis je me suis souvenue des âmes soeurs. On dit qu'on arrive pas à faire du mal à nos âmes. Parce qu'elles sont une partie de nous même. Et que la seule façon de les blesser, c'est en nous blessant également. Alors je voulais me prouver que je pouvais te blesser, et te faire du mal, et c'est pour ça que je t'ai attaquée l'autre fois.
Mais crois moi, j'ai souffert également.

Je vis qu'elle voulus parler, mais je l'interrompu.

June, je ne cherches pas à me justifier, non loin de là, je veux juste que tu sois au courant.

Alors que racontait l'histoires des âmes-soeurs que pouvaient avoir les mages, j'ai tout de suite pensé à nous deux, mais aussi à Aidan. Est-ce que c'était possible ce genre de lien? Elle était donc entrain de m'expliquer qu'on était des âmes-soeurs amicaux, que ça ne se choississait pas. Je fûs soudainement surprise de cette révélation pour le moins surprenante. Serait-il possible que j'ai un lien spéciale et fort avec April? C'était incroyable. Plus je fréquentais des mages et plus je trouvais que la magie qui dégageait d'eux était impressionante. Tout cela m'avait rendu muette. Je ne savais pas quoi dire.

Et se sentiment se renforça lorsqu'elle m'expliquait ce qu'elle avait ressenti le jour de notre rencontre et le celui dans la forêt. J'étais stoïque. A vrai dire, jamais je n'aurais cru qu'elle m'aurait dit une chose comme cela un jour. Je voulu lui dire à quel point c'était bizarre et fascinant mais elle reprit avant que je ne dise quoique ce soit.

- June, je ne cherches pas à me justifier, non loin de là, je veux juste que tu sois au courant, finit-elle.

Je hochais doucement la tête, assimilant tout ce qu'elle venait de me confier. Ca voulait dire quoi au juste? Que je devrais passer plus de temps avec elle? Que je devais m'obliger à l'aprécier un jour...? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête.

- C'est... impressionant, murmurai-je.

Et le mot était faible, mais c'était tout ce que j'avais pu sortir de ma bouche. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi répondre, ni quoi penser de toute cela.

Je sais.

Je voyais bien qu'elle était très surprise, tout comme je l'avais été moi aussi. Mais à présent je ne savais pas quoi lui dire, ni comment agir envers elle.
Je ne la connaissais à peine, et les relations n'étaient pas mon fort lorsque ce n'était pas de la haine, ou des passes temps. Mais cette fois ci ce n'était ni l'un ni l'autre.

June, je ne te demandes pas de m'apprécier, dis-je simplement. Surtout que je sais que c'est pas la chose la plus facile, de m'apprécier après tout ce que j'ai fais. T'en fais pas on peut continuer à se détester, comme avant.

Je levais les yeux au ciel, et changeais de sujet.

Il passe quand pour me tuer, ton sauveur ?

June, je ne te demandes pas de m'apprécier, surtout que je sais que c'est pas la chose la plus facile, de m'apprécier après tout ce que j'ai fait. T'en fais pas on peut continuer à se détester, comme avant,

Il passe quand pour me tuer, ton sauveur?

Qui te dit qu'il va te tuer?

Je scrutais l'horizon, et me perdis dedans. Soudain j'eus envie de partir et de m'envoler sur la lune. De partir là bas et de ne jamais revenir. En plus ça semblait magnifique, vu d'ici. Une vie là bas serait parfaite. Pourquoi pas après tout ? Je pouvais voler , et j'y serais en moins de deux... Surtout, il fallait absolument que je parte loin de Londres, loin de June, et loin de Liam... Et ce le plus vite possible, si je ne voulais pas continuer à souffrir et à faire souffrir comme je le faisais en permanence.

- Qui te dit qu'il va te tuer? - m'avais t-elle lancé.

N'est-ce pas elle qui m'avait dit qu'il le ferait ?

C'est pas ce que tu m'as dis tout à l'heure ?

Peu m'importait de toutes façons à présent, mourir ou partir, je me demandais s'il y avait une grande différence. Dans tous les cas, je n'étais qu'une peste abominable, sans cœur et meurtrière alors pas beaucoup de monde serait triste de me voir disparaître, quel qu'en soit le motif, et la façon.

Je repensais aux mots que j'avais dit sur Aidan et sa vengeance, oui c'est vrai, je lui avais dit ceci mais si elle ne me faisait rien, je ne voyais pas pourquoi il l'a tuerait.

- Si tu ne me fais rien, je ne vois pas pourquoi il le ferait, répondis-je.

Bizarrement, en ce moment précis je voulais apprendre à la connaître car elle semblait vraiment torturée et seule en réalité, mais on ne pouvait que le remarquer lorsque la lueur d'agressivité qui allumait ses yeux d'un feu flamboyant s'éteignait. Et en ce moment, elle était bien éteinte. Un jour, j'aimerais bien qu'on prenne un nouveau départ toutes les deux, parce que peut être qu'en fin de compte on était pas si différente qu'on le pensait et si on était liée, c'était pour une bonne raison, non?

Je vois.
Écoute, il commence à se faire tard, je ne vais pas tarder.

Effectivement, on pouvait voir dans le ciel ,que la nuit était vraiment tombée depuis un sacré temps. Je vais y aller.

Je partais , laissant derrière moi une fille que je mourrais de connaître, vraiment, et avec qui je rêvais d'avoir une réelle relation amicale. Je partais, laissant derrière moi une des seules personnes qui aurait pu m'aider à changer de vie pour de bon. Oui, je partais, mais lorsque j'arrivai à l'angle de la rue, je m'arrêtai et revins vers elle.

Tu sais, si un jour, t'as envie qu'on se voit... ou qu'on parle... c'est quand tu veux.

Je voulais vraiment apprendre à être son amie... Elle me souris.

Après sa dernière réponse, la première pensée qui m'était venue à l'esprit était qu'elle ne voulait pas apprendre à me connaître, ni même à essayer de faire des efforts pour une bonne entente entre nous et je crus que c'était pour m'éviter qu'elle partit. Je pris mon portable en main et remarquais qu'il était quatre heures du matin. Je devrais moi aussi peut être rentrer chez moi, chez mes parents, puisqu'on était en vacances et que l'université était donc fermée. Je la regardais s'en aller, avant qu'elle ne se retourne:

- Tu sais, si un jour, t'as envie qu'on se voit... ou qu'on parle... c'est quand tu veux, dit-elle

Tous mes doutes s'éffacèrent et je craignais qu'elle ait fait impasse dans mes pensées pour me rassurer. Quelque part, ça ne me dérangeait pas car ça partait d'un bon sentiment. Je lui souris légèrement, car ça me faisait plaisir qu'elle me dise ça. J'avais même l'impression de voir une autre facette de sa personalité. Comme quoi, on avait tous un bon et un mauvais fond, qu'on soit mage ou non. Je la regardais disparaître derrière l'angle de la rue avant de partir dans la direction opposée pour regagner ma résidence.

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» [His best days, will be some of my worst...] [June Rain - April Heard]
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» How To Get To Know Me [April Heard]
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