«The way I am» {June Rain}

Mes cheveux étaient trempés. C'était comme si ils avaient absorbés, tel une éponge, la quantité d'eau qui tombait du ciel à flot. J'étais desemparée. Je ne savais plus quoi faire et toute ma vie semblait défiler sous mes yeux. C'était comme si cette question était la raison même de ce choix que j'avais à prendre; partir ou rester. Une larme perla au coin de mon oeil et roula doucement sur ma joue. Malgré la pluie battante qui aspergeait mon visage, je savais évidement que la goutte d'eau qui glissait le long de ma joue ne faisait pas partie de cette pluie froide. Tous mes membres tremblaient sous la morsure du vent qui agitaient ma cheveulure dans tous les sens. Sans parler de la douleur atroce que me faisait mon prauvre coeur flétri. Il m'avait laissé. Il m'avait abandonné, et il était la raison de ma peine, mais aussi la raison de mon existence. Je pouvais au moins le remercier de ceci; de m'avoir rendu la vie alors que je comatais dans mon coin, invisible du reste du monde. Un triste sourire etira mes lèvres bleutées; tous les souvenirs remontèrent à la surface alors que la pluie avait redoublé de force. Je me rappelais de tout, d'absolument tout. Son parfum, sa manière de remettre en place quelques mèches rebelles de mes cheveux à leur place, son sourire contagieux et son regard envoûtant jusqu'à ses silences appaisants qui semblaient tout dire. Je m'étais toujours mis en tête que l'amour ne servait à rien d'autre que d'avoir mal, mais il était claire que je ne savais pas de quoi je parlais à cette époque qui était si proche et si loitaine en même temps. Oui, l'amour faisait mal, mais la douleur n'était rien à côté du bonheur qu'il nous procurait. C'était unique. Et je l'avais vécu, moi, la fille nihiliste, déchirée par la vie. Je me foutais bien de le revivre un jour parce que ce jeune homme était le seul avec qui je voulais le vivre, avec qui je voulais tout refaire et tout redessiner. Malheureusement, je ne savais pas où il était, ni pourquoi il m'avait abandonné. Je savais juste que c'était mieux ainsi. Malgré tout l'amour que je lui portais, je savais que cette passion nous aurait déchiré un jour ou l'autre et en effet, c'était peut être plus raisonable d'arrêter ici le temps qu'il faudrait. Alors que le train s'approchait doucement du quai de gare où j'attendais, je montai finalement à bord, satisfaite de prendre un nouveau départ et bien loin de m'imaginer que je me rendais dans sa destination. C'était un peu plus tard que je l'ai su, quand je l'ai croisé par tout hasard dans une rue. Comme à l'habitude, mes yeux s'étaient mis à briller de milles éclats, répondant aux nombreuses questions que son regard me posait. Mais comme lui, je n'en savais rien... je savais juste une chose en réalité: où il sera, j'irai.