How To Get To Know Me [April Heard]

Comme à mon habitude, après être sortie de mon cours particulier de magie, à Noirea, je m’arrêtais au lycée du coin, pour mettre en pratique ce que je venais d’apprendre, en attaquant des humains. Je m’introduis facilement, et m’approchais d’un garçon, tout seul, au fin fond de la cour. Je me rendis compte que ce n’était pas un humain, mais plutôt un mage noir. Peu m’importais ; il était beau et semblait attiré par moi. Il ferait l’affaire, d’autant plus que j’aimais faire souffrir les mages blancs, car j’appréciais la manière dont ils essayaient de se défendre.

Rapidement, je l’entraînais vers les toilettes, et après avoir suffisamment goûté au parfum de ses lèvres, je me décidais à l’attaquer. Je venais d’apprendre un sort idéal, pour le moment. Il permettait de rentrer dans l’esprit de la personne que l’on attaquait et de savoir ce qu’il pensait, ce qui le torturait. On pouvait chercher loin dans sa mémoire et retrouver des souvenirs douloureux et on pouvait lui faire ressentir la même douleur, les mêmes émotions, qu’elles soient physiques, ou mentales.

Pendant qu’il essayait de se débattre, je cherchais dans sa mémoire les souvenirs les plus horribles que je pouvais trouver. Je passais la mort d’un de ses meilleurs amis, et lui fit ressentir la peine qui avait déchiré son cœur ce jour là. Ensuite je trouvais dans ses pensées, une image de lui, se battant contre un mage très puissant qui l’avait presque tué. Je lui infligeais les mêmes souffrances par le biais de celles qu’il avait déjà vécu ; je brisais ses os ; je déchirais sa peau et je brûlais son cœur. Il criait, mais personne ne pouvait l’entendre. Il n’avait même plus la force de se débattre. J’appréciais ce moment, sachant que c’était le dernier qu’il vivrait. J’aimais le fait de savoir qu’il endurait ses peines seul, tout comme j’avais du endurer les miennes.

Je voulus regarder dans ses yeux, car je savais que c’était là que j’y trouverais le plus d’haine, de terreur et de peur, mais lorsque je m’y attardai, je ne pus m’en détacher. Je ne savais pas pourquoi mais ce regard me faisait envie. Je baissais la tête, gênée de me rendre compte que je ne pouvais me résigner à lui faire du mal, sans trop savoir pourquoi.

En un instant, j’effaçais toutes ses blessures et toutes ses pensées effrayantes. Je m’excusais brièvement, en balbutiant, et quittait la salle, après avoir déposé un dernier baiser sur ses lèvres. Je savais que je ne pouvais l’oublier, mais il le fallait bien. C’était la première personne devant qui je m’étais abaissée, la première à qui je n’avais plus pu faire du mal, et contre mon gré, je rêvais d’être à nouveau à ses côtés.