It's raining outside, i'm crying inside [Liam Evans - April Heard]

En un an, rien n'avait changé. Ni la sensation de peur au fond de moi, car encore une fois j'avais été intimidée et non intimidante, comme j'en avais l'habitude, et que c'était bien la première fois depuis que mon père m'avait transformée. Ni la sensation étrange qui me poussait à avoir envie de revoir cet étranger, qui pourtant je ne connaissais pas, et qui malgré cela envahissait mes pensées. Ni la haine au plus profond de moi contre cet inconnu, devant qui je m'étais abaissée, et à qui je ne pouvais me résigner à faire du mal, sans trop savoir pourquoi.
Oui, en un an rien n'avait changé.
Alors oui, j'avais bien essayé de nombreuses victimes, en pensant que ce n'était que moi qui n'était plus apte à faire peur, mais j'avais vite compris, que j'étais restée la même et que mes pouvoirs aussi. Non le problème venait plutôt de cet humain, ou plutôt de ce que je ressentais pour lui . Mais ça je ne savais pas encore le définir.
Alors pour l'instant, je me contentais de me souler, en me remémorant les traits de son visage, en attendant d'être libérée de ce sentiment de peur.
Ce soir, comme tous les soirs, je m'assis au bar "Nag's Head" et commandais une vodka framboise, en me disant que ça me remontrait sans doute le moral.

Invité

J'étais au Nag's Head, un bar où j'ai l'habitude d'aller tous les samedis soirs et repenser à ce qu'il s'était passé il y a tout juste un an. Un an durant lequel j'étais hanté par une seule chose, cette fille dont je ne connaissais rien, sauf qu'elle est une mage.
Durant un an, je l'avais cherché dans tout le pays, dans l'espoir de la retrouver et de pouvoir lui parler. Mais rien, je ne trouvais absolument rien sur elle, peut être avait elle changé de nom, où peut être même qu'elle n'habitait plus à Londres, ou encore en Angleterre.
Ce soir là, je me décidais à l'oublier. J'avais perdu un an à la rechercher sans rien trouver au final, ce qui m'avait fait d'ailleurs perdre une année de cours, car je préférais chercher toutes sortes d'informations sur elle plutôt que de travailler. Je mis promis alors de l'oublier à jamais, et bus une gorgée de ma bière par dessus. A ce moment là, une fille entre dans le bar. Oui, c'était bien elle. J'attendais ce moment depuis si longtemps, j'avais tout préparé, je savais absolument ce que j'allais lui dire. Mais soudain, je ne pouvais plus parler, j'étais attiré par cette fille, mais elle me faisait aussi peut être un peu peur. Après tout, c'est une mage.

Lorsque je le vis je ne pus rien dire. Je fus clouée sur place, sans pouvoir rien faire, mais néanmoins sans le quitter des yeux. Je regardais cet être que j'avais tant tenter d'oublier durant un an, et je me rendis compte que ça avait été la plus belle erreur de ma vie ; je ne pouvais l'oublier. Je le contemplais, il me fixait lui aussi. Nos yeux se croisèrent et j'aperçus dans son regard ce qui m'avais tant manqué au cours de cette année ; c'était comme une leur d'espoir qui me donnait envie d'être avec lui, lui qui pourtant je ne connaissais pas, ou alors à peine. C'était comme si je me sentais enfin en sécurité, comme si je ne me sentais plus seule, rien qu'en le regardant. Alors je ne quittais pas ce regard, et décidais même de le fixer encore plus.
Mais tout d'un coup je me souvins. Il ne fallait pas, non surtout pas que je m'y attaches trop, je souffrirai sinon. Plus que jamais, comme lorsque mes parents m'avaient abandonné. Mais après tout, si c'était réellement lui, ce que les mages appelaient "âme sœur" ? Et s'il était la mienne ? Je ne pouvais pas me permettre de la perdre, peu importe les conséquences. Alors sans trop savoir pourquoi, je fus prise d'un élan de folie, et je commençais à courir, comme si j'allais mourir si je n'arrivais pas tout de suite près de lui. Je courus inconsciemment, sans même savoir ce que lui pensait à travers le bar. Mais rapidement je le vis courir lui aussi, et en moins d'une vingtaine de secondes j'arrivais à quelques centimètres de lui... Tout de suite, je déposais mes lèvres sur les siennes, de la façon la plus délicate et la plus passionnée.

Invité

J'espérais de toutes mes forces qu'elle ne me voit pas. Mais c'était trop tard, elle m'avait vu. Elle m'avait même regardé droit dans les yeux pendant quelques secondes. Soudain, tout mes sentiments remontaient à la surface et qui m'envahissaient. Puis, je me mis à douter de moi, que m'arrivait-il ? Cela m'arrivait pour la première fois, et je ne savais pas quoi faire.
Tout à coup, je me retrouvais à courir vers elle. J'avais agi sans réfléchir aux conséquences. Mais elle en valait la peine. Et puis, elle avait été la première à courir vers moi.
Une fois arrivé près d'elle, je commençais par lui tenir les mains, peut être qu'elle ne voulait pas aller trop vite. Après tout, je ne connaissais rien d'elle, et elle ne connaissait rien de moi. Mais apparement, ce n'était pas le cas. Elle mit ses mains autour de mon cou et m'embrassa. C'était sans doute le plus beau baiser de ma vie, doux et passionné. Je lui rendis alors son baiser, et finit par la regarder droit dans les yeux en lui souriant.

Je lui souris à mon tour. Je déposais un dernier baiser sur ses lèvres, et l'entrainais à l'extérieur du bar, dans un petit champs. L'endroit était calme, apaisant. La nuit noire ne nous dévoilait pas le paysage, mais on pouvait apercevoir quelques collines entourées par de nombreux arbres. Cet endroit était magnifique pendant la journée, je devais y revenir. Je l'emmenais par la main, au pied d'un chêne et l'embrassais encore plus passionnément. Je me sentais bien, pour la première fois depuis bien longtemps. Ce n'était pas comme lorsque j'agressais quelqu'un, je ressentais quelque chose de bien plus fort, que je n'avais jamais connu avant, la vraie joie.
Je serrais cet homme contre moi, homme de qui je ne connaissais rien pourtant. Mais j'avais l'impression que sans lui, je ne pouvais pas me permettre de vivre.

Invité

Elle m'avait sourit à son tour et m'avait prit la main pour m'emmener à l'extérieur du bar. Je ne savais absolument pas où nous allions, mais je la laissais faire. Etrangement, je lui faisais confiance, c'était comme si je la connaissais depuis toujours. Alors que ce n'est que la deuxième fois que je la vois et qu'on ne s'est encore jamais vraiment parlé. Mais il y avait quelque chose entre elle et moi, je ne savais pas précisément quoi, mais il y avait quelque chose. Elle s'arrêta alors sous un chêne et se remit à m'embrasser. Je la pris alors dans mes bras et l'embrassais aussi. Je ne voulais plus que ses lèvres quittent les miennes, ce n'était même pas envisageable. J'étais plus qu'attirée par cette fille, peut être étais-je amoureux ? Non, ce n'était pas possible, je la connaissais à peine.
Je me décidais alors à arrêter de l'embrasser, il fallait bien qu'on parle, qu'on apprenne à se connaître. Nous nous assîmes alors au pied du chêne, et continuâmes à nous regarder droit dans les yeux. J'avais envie de lui parler, mais je n'osais pas. Jamais une fille m'avait fait ça, jamais une fille m'avait autant intimidé.

C'est en regardant dans ces yeux que j'ai compris qu'il était tout. Encore une fois, je lui ai souris. Et puis après avoir contemplé les magnifiques traits de son visage, je me décidais à lui parler.

Je suis April Heard, j'ai dix sept ans, et jusqu'à il y a un an, je ne m'étais jamais aperçu de la beauté du monde. Mes parents m'ont abandonné à mes douze ans, après m'avoir transformé en mage. Je n'avais nul part ou aller. J'ai du tout apprendre toute seule, et je me suis réellement sentie en manque d'attention, seule, réellement seule. Alors après avoir appris des sorts dans mon manuel, j'ai tenté de les mettre en pratique. Je ne sais pas encore quand est ce que j'ai dérapé, mais il s'avère que ça a été le cas. J'ai énormément rêvé de me venger du fait que mes parents m'avaient annéanti. Alors je me suis vengée en faisant souffrir de pauvres innocents. Et en réalité, de les voir souffrir, ça me faisait me sentir bien mieux. Jusqu'au jour où je t'ai choisi, je t'avais réservé un sort bien facheux, mais lorsque j'ai regardé dans tes yeux... je n'ai pas pu.
Tu dois penser que je suis un monstre, mais enfait j'ai toujours été en manque de compassion, et je n'ai jamais su comment y remédier, jusqu'à ce que je te rencontre.
Je suis une personne extrêmement fière et jalouse. J'aime le citron, plus que n'importe qu'elle autre aliment.
Et je n'avais jamais pu me confier ainsi à un personne, avant. Aussi j'ai l'impression qu'un lien nous unit, c'est pour cela que même en te connaissant à peine; j'ai envie de rester près de toi... Et j'aimerais te connaître mieux, parle moi de toi...

Tout était sorti aussi vite qu'un oiseau prend son envol, et j'avais peur de sa réaction...

Invité

Je voulais qu'elle me parle d'elle, et elle l'avait fait, sans même que je ne le lui demande. En plus de cela, on avait des points communs, nos parents nous avait tous les deux abandonnés. Je me décidais alors à lui parler de moi.

Eh ba dis donc, t'as tout sortie d'une traite, et je dirais que c'est tant mieux. A mon tour maintenant. Je m'appelle Liam Evans, et j'ai aussi dix sept ans. Comme tu le sais déjà, je suis au lycée. Et je peux dors et déjà te dire que nous avons un point commun : mes parents m'ont aussi abandonné. Enfin, mon père a abandonné ma mère lorsqu'il a apprit qu'elle était enceinte, et ma mère m'a abandonné à ma naissance, dis-je en baissant la tête et d'un air triste. Et d'ailleurs, j'avais deviné que tu étais une mage. Ce qui ne m'a absolument pas dérangé, car l'inconnu m'attire. Et il y a un an, c'était toi l'inconnu. Ce qu'il s'est passé il y a maintenant un an a changé ma vie. A vrai dire, tu étais toute ma vie. Je t'ai beaucoup cherché, mais en vain. Et aujourd'hui, on s'est retrouvés par hasard. C'est peut être le destin. Mais tu veux peut être en savoir plus sur ma personnalité, alors je vais t'en dire plus. C'est la première fois que je me sens aussi proche de quelqu'un, jamais personne ne m'avait autant approché. En effet, les gens disent que je suis mystérieux, et même parfois bizarre. Je ne suis pas comme la plupart des gens.

Je finis alors sur cette phrase et attendais qu'elle dise quelque chose, n'importe quoi, mais qu'elle parle.

Je me rapprochais de lui et lui murmurais à l'oreille que je savais à quel point il était dur d'être abandonné, par ses parents mais que de toutes manières, à présent j'étais là , et que moi je ne l'abandonnerais pas. Je l'embrassais à nouveau, j'appréciais tellement le parfum de ses lèvres.

A vrai dire, tu m'as torturé l'esprit, cette année. Je mourrais d'envie de te revoir, mais j'avais peur d'être impuissante. De devoir me faire encore abandonner. Et je ne pouvais supporter cela. Mais à présent je sais que c'était aussi une erreur. Je ne veux pas partir d'ici. Je suis vraiment bien dans tes bras, et je ne sais comment te l'avouer, mais ... je n'ai jamais eu de relations comme ça auparavant. Ce n'était jamais sérieux, comme ça semble l'être là.

Je me rapprochais à nouveau de lui et m'allongeais sur lui, en l'embrassant fougueusement. Je pouvais entendre son cœur battre contre le mien.

Invité

Elle était comme moi, et elle me comprenait. Elle était allongée sur moi, et m'embrassait. Je la coupais en lui disant :

Tu sais, c'est la première fois que j'ai en confiance en quelqu'un, c'est la première fois que je parle aussi ouvertement de mon enfance à quelqu'un. C'est comme si je te connaissais depuis toujours, c'est ça qui est bien. Et je veux que ça reste comme ça à jamais. J'ai souvent essayé de t'oublier, mais je n'ai pas pu. Tu étais encrée dans mon esprit, et tu n'en ressortiras jamais plus.

Je me remis alors à l'embrasser, et basculais pour faire en sorte que je sois à mon tour allongé sur elle. Elle m'avait dit qu'elle entendait mon coeur battre contre le sien, je l'entendais aussi.
Jusqu'à maintenant, je l'avais toujours renié, mais à présent j'en étais sur. J'aimais cette fille, et je l'aimerais à jamais. Jamais je ne pourrais me séparer d'elle. Sans elle, je ne serai plus rien. Enfin, je lui murmurais dans l'oreille :

Je t'aime.

Je l'embrassais passionnément. J'appréciais la présence de son corps contre le mien. Je me sentais renaître. Vous savez, j'avais l'impression d'avoir passé ma vie à briser tout ce que je rencontrais en pensant que je profiterais mieux ainsi, mais je me rendis compte que je m'étais vraiment trompée. Car là, dans ses bras, je me sentais plus heureuse que jamais.

Je souris en entendant les doux mots qu'il prononça. "Je t'aime". On ne m'avait jamais dis ça auparavant. Je l'embrassais avant de lui répondre :

Moi je ne t'aime pas, loin de là.

Je pus lire un air déçu sur son visage, il semblait triste, et se sentait ridicule. Il voulut se lever, mais je l'en empêchai, et même me retournais pour être à présent sur lui.

Non , je ne t'aime pas.

Je fis encore passer un petit silence.

Je ne t'aime pas, car le mot "aimer" est bien trop faible pour exprimer ce que je ressens à ton égard.

Je lui souris, il paraissait soulagé.

Invité

Je pouvais voir sur son visage que c'était la première fois qu'il lui arrivait quelque chose comme ça. Après ma déclaration, j'avais eu peur de ce qu'elle allait dire. D'ailleurs, j'ai eu peur lorsqu'elle me répondit. Mais finalement, tout était rentré dans l'ordre.Elle m'avait sourit, je lui avais souris aussi.

C'est fou comme je suis bien avec cette fille. Avec elle, je suis un tout autre homme. Je ne suis plus le méchant garçon qui rejette les gens lorsqu'il voit qu'ils sont trop proches de lui. Non, j'étais un homme complètement différent. Elle ne connait pas ma vraie facette, et je ferai tout pour qu'elle ne la connaisse pas.
Tout à coup, il se mit à pleuvoir, et je me remis à l'embrasser.
C'était tellement beau, on se serait cru dans un film.

Je lus sur son visage, le plus simple et le plus intense des bonheurs.
Je supposes que cette expression se grava aussi en moi, puis ce que, je n'arrivais point à détacher ce foutu sourire de mes lèvres.
Il commença à pleuvoir, mais on ne bougea pas. Je restais allongée sur lui, à l'embrasser, malgré la pluie. Même les éclairs ne nous auraient pas séparés de toutes manières, ils ne seraient pas assez forts.

Un baiser sous la pluie ? Un peu cliché tout de même Liam, non ?, dis-je en riant.

Malgré ma réflexion, qu'il prit en rigolant, lui aussi, nous continuâmes à nous embrasser. C'est fou ce que j'étais bien.

Invité

Elle avait dit exactement ce que je pensais. Le coup du baiser sous la pluie c'était quand même un peu cliché. Mais bon, du moment qu'on est heureux.
On s'était embrassés tellement longtemps que je n'arrivais plus à respirer. Heureusement qu'il ne nous ait rien arrivés. J'arrêtais de l'embrasser et me relever en la regardant droit dans les yeux pour lui parler.

Tu veux pas qu'on parle un peu, qu'on apprenne à se connaitre vraiment ? Je t'ai enfin retrouvé, après un an d'attente, je ne veux pas qu'on passe la soirée à s'embrasser et à se regarder dans les yeux, même si j'aime ça. Mais j'aimerais qu'on parle, que j'entende ta voix et qu'elle se grave à jamais dans ma mémoire, tout comme ton visage, et tous tes gestes. Comme ça, lorsque tu ne seras pas à côté de moi, je me souviendrais de tout ce que j'aurai retenu de toi, et ce sera comme si tu étais là, tout près de moi, finis-je en passant ma main dans ses cheveux qui n'était plus lisse, mais bouclés à cause de la pluie.

Il avait tout dit, tout ce que n'importe quelle fille rêverait d'entendre. Mais je n'étais pas n'importe quelle fille, et je jouais un peu en terrain inconnu.
C'est vrai, je n'avais jamais eu de relations sérieuses, et j'avouais en avoir complètement peur. La fidélité, les sentiments, je ne savais pas trop si c'était pour moi. Pourtant en regardant dans ses yeux, je me disais que peut-être, j'y arriverais. Alors nous commençâmes à parler. Je lui racontais mon enfance, ce qui m'avait marqué, je lui parlais de mes parents, de mon ancienne vie, puis du moment où tout avait dérapé. Il me parla de lui, également. Comme il l'avait souhaité, nous avions appris à nous connaître. Mais j'étais encore apeurée, et je ne savais pas comment lui annoncer. Surtout que j'étais April Heard. Et que je n'étais pas supposée être effrayée, de rien, ni de personne. Alors, je préférais continuer à parler avec lui, toute la soirée, pour ensuite m'endormir simplement dans ses bras, en espérant que demain, j'arriverais à faire face à la réalité. Tout ça ce n'était pas pour moi.

[Scène Close]

Invité

Elle s'était endormie dans mes bras, et je m'endormis à mon tour adossé contre le chêne.
Le lendemain matin, l'éclat du soleil levant me réveilla. Je regardais ma montre, il était tout juste 7h30. April dormait toujours, je voulus la réveiller mais finis par y renoncer. Elle était si belle lorsqu'elle dormait, on aurait dit la belle au bois dormant.
Je lui laissais alors encore une petite heure, histoire qu'elle ne soit pas fatiguée à son réveil. Puis, je finis par la réveiller par un baiser dans le cou, et un petit mot doux dans l'oreille. Elle se réveilla lentement, et me regarda droit dans les yeux d'un air étonné. Comme si elle ne savait pas ce qu'elle faisait là. Rapidement, elle se releva et me regarda d'un air étrange. Elle n'était plus la même que la nuit précédente, quelque chose avait changé, et je ne savais pas quoi. Mais je n'allais pas tarder à le savoir.

Qu'est ce qu'il y a ? Pourquoi tu me regardes aussi bizarrement, j'ai fais quelque chose de mal, j'aurais pas dû te réveiller peut être ?

Elle continuait à me regarder comme si de rien n'était et ne parlait pas. Elle n'a pas ouvert une seule fois la bouche pendant presque 10 minutes et n'arrêtait pas de regarder autour d'elle. Enfin, elle finit par parler.

Il me regardait bizarrement. Il ne comprenait pas ce qui se passait. Et je n'avais pas la force de l'affronter mais il le fallait bien. Pourtant j'aurais aimé pouvoir partir simplement , et ne plus jamais le revoir. Parce que c'était vraiment ce qu'il fallait. Mais j'avais comme l'impression que ça n'allait pas être bien facile. Je tentais de faire comme si de rien n'était.

Si , si. Je sais pas ce que j'ai foutu hier, pour m'endormir ici. J'ai des tas de choses à faire aujourd'hui, je vais devoir y aller. Alors salut.

Je séchais mes habits mouillés par la pluie, grâce à la magie et replaçais les quelques mèches de mes cheveux qui n'étaient pas correctement coiffées.
Je récupérais mes quelques affaires et partit les mains dans les poches. Je devais faire comme s'il ne s'était rien passé hier, mais ça allait être dur.
Cependant, alors que je partais en direction de la ville, Liam me rattrapa par le bras.

Qu'est ce qu'il y a ? -lui lançais-je.

Invité

Que lui était-il arrivé ? Tel était la question que je me posais. Je n'y comprenais rien, absolument rien ! Pourquoi agissait-elle comme ça ? Elle s'était relevé, avait repris ses affaires et était sur le point de partir, mais je la rattrapais en lui tenant le bras.

Tu me demande ce qu'il y a ? C'est plutôt moi qui devrait te poser cette question, tu ne penses pas ? C'est toi qui devrait me dire ce qui ne va pas chez toi. Pourquoi te comportes tu comme ça ? On était si bien ensemble hier soir, et là tu t'enfuis, sans rien dire, comme s'il ne s'était rien passé. Je ne te comprends pas April. Dis moi au moins ce qu'il ne va pas. C'est quoi le problème ? C'est parce que tu es une mage et moi un humain ? Si c'est ça, transformes moi tout de suite et tout rentrera dans l'ordre !

J'étais énervé, très énervé. Je ne m'étais jamais confiée à quelqu'un autant qu'à April. Jamais je n'avais fais autant confiance en quelqu'un. Et elle a tout gâché. Rien ne serait plus jamais comme avant. J'essayais de la comprendre, mais je n'y arrivais pas. On m'avait encore trahi, on avait encore trahi ma confiance.

J'avais bien réfléchis cette nuit. Je ne devais absolument pas être avec lui. Rien que lorsqu''il dormait, le son de sa voix me manquait. Alors comment allais-je tenir sans rien, le jour où il m'abandonnerai ? Non, je devais tout arrêter maintenant, c'était bien mieux.
Je cherchais au plus profond de moi de la force, pour lui dire ces quelques mots, qui allaient le détruire , je le savais, et au fur et à mesure que je les disais, j'essayais de me convaincre qu'ils étaient vrais.

Tout va bien. C'est juste toi qui a un peu exagéré avec ta confiance, et le fait qu'on était fantastiquement bien ensemble. Dois-je te rappeler pourquoi j'étais comme ça hier ? C'est bien simple mon cher, j'étais bourrée, rien de plus.
Alors excuse moi si ton conte de fées prends fin, mais pour moi il a jamais commencé.

Je prononçais la dernière phrase, la gorge sèche.

Invité

Je restais bouche bée pendant qu'elle partait. Je la voyais marcher et s'éloigner de plus en plus de moi. Je ne comprenais plus rien, je n'avais plus envie de comprendre.
Je m'asseyais contre le chêne, je réfléchissais à tout ce qu'il venait de se passer. Oui c'était bien ça, elle m'avait quitté. En fait, on avait été ensemble seulement pendant une nuit, et c'était tout. Juste une nuit. Une nuit magnifique. Peut être était ce un rêve. Peut être que je vais me réveiller et constater que tout cela n'était qu'un cauchemar. Peut être...
Je fermais alors les yeux pendant plusieurs avec l'espoir que quand je les rouvrirai, je serai chez moi, dans ma chambre, et plus précisément dans mon lit. Mais une fois mes yeux ouverts, je remarquais que rien n'avait changé, absolument rien. J'étais toujours dans ce parc, adossé à ce chêne, la tête dans les mains, en train de me lamenter sur mon sort.
Je me décidais alors à me lever et à rentrer chez moi. Tôt ou tard, j'aurai quitté cet endroit, et aurai oublié tout ce qu'il s'était passé, enfin, c'est ce que j'espérais.

J'avais fuis, le plus loin possible. Je pleurais toutes les larmes de mon corps, et je n'avais aucune envie que quelqu'un me voit comme ça. Et surtout pas Liam.
J'allais le plus vite que je pouvais sans trop savoir où exactement. Je vis défiler les arbres, comme j'avais vu défiler ma vie. Ma naissance. 1 arbre. Mes un an. 2 arbres. Mes 2 ans . 3 arbres. Mes 3 ans où on m'offrit ma première baguette magique, qui je pensais n'était qu'un jouet. 4 arbres. Mes 4 ans, lorsque je commençais la petite école. 5 arbres. Mes 5 ans, mon premier amour, mon voisin Gaëtan. 6 arbres. Mes 6 ans, première grosse chute en vélo. 7 arbres. Mes 7,8,9,10,11... ans. Et puis tout d'un coup, mes douze ans, ma transformation. A partir de ce moment là, tout s'est passé encore plus vite et sans que je ne puisses plus rien contrôler. Je m'arrêtais au bout du bois, épuisée.

Invité

J'avais préféré rentré à pied. Cela me permettait de réfléchir. Et à ce moment là, je réfléchis beaucoup. Tous les mots qu'elle m'avait dit résonnaient dans ma tête un par un. Je continuais à marcher, tête baissé. La plupart des gens autour de moi me regardait bizarrement, personne n'osait m'approcher. C'était comme si ils avaient peur de moi, peur d'être trop proche de moi. C'était sûrement parce que je devais avoir une tête de déterré. Mais ces gens là ne pouvaient pas me comprendre. Ils ne savaient pas ce qu'il venait de se passer, et ne le saurai pas. Personne ne le saurait jamais.
J'étais encore à plusieurs kilomètres de chez moi, mais je continuais quand même à vouloir marcher. Puis soudain je m'arrêtais. Je tournais sur moi même et regardais tout autour. Que m'arrivait-il ? Je perdais la tête. Je m'assis alors sur le sol, en plein milieu d'un trottoir, où plein de monde passe. Je mis ma tête entre mes mains et me mis à pleurer toutes les larmes de mon corps.
J'avais vécu beaucoup de choses qui m'ont fait du mal dans ma vie, beaucoup. Mais je n'avais jamais pleurer, jamais. Jusqu'à aujourd'hui...

SCENE CLOSE

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