Before sleeping, we must tell good bye.

Durant tout le trajet, June avait été sur mon dos. Encore elle avait pesé trois tonnes, je me serais plaint, mais là, elle était toute légère, et ça ne me dérangeait pas de l'avoir sur mon dos. Si en plus ça pouvait la soulager, ça me rendait heureux. C'était une sorte de câlin, un peu bizarre. Oui parce qu'on les faisait pas comme ça les câlins, mais je sentais que sa tête était posées sur mon dos. Elle devait être crevée, ce qui était tout à fait normal. Elle m'avait dit le numéro de sa chambre, et on était maintenant devant celle-ci. Je m'arrêtais donc, puis la fis descendre lentement.

AIDAN : Et bien, je vais te laisser dormir, fis-je, sur un ton naturel.

Enfaite je n'avais pas du tout envie de la laisser seule, mais bon, si il fallait qu'elle se repose, pour pouvoir être d'attaque le lendemain, il le fallait bien. Je m'étais attaché à elle en à peine une journée, et j'avais dû mal à m'en défaire. Je lui souriais, amicalement. J'aurais tellement eu envie de la prendre dans mes bras... Mais j'étais surement trop timide pour faire ça. Et oui... Aidan Miller est un petit timide. J'aime draguer, mais là... Elle... C'était pas une fille comme une autre quoi !

J'étais carrément mal. Je voulais pas la laisser ici. J'avais pas l'habitude d'être capricieux sérieux, mais là, je voulais pas c'est tout. Je voulais qu'elle dorme, et que je sois prêt d'elle. Il m'arrivait même de penser à l'embrasser, comme si qu'on était ensemble, un couple quoi. Mais il fallait que je m'enlève tout ça de ma tête, pour le moment. Je pouvais pas être son petit-copain en un jour de temps. Mais pourtant j'en ressentais des choses pour elle. Des choses fortes. Des choses inexplicables. Des choses douces, belles, et qui parfois, me faisaient un peu flipper. Je ne savais pas du tout si j'étais sur la même longueur d'onde qu'elle, en ce qui concernait ce "nous". Mais je ne voulais pas aller trop vite.

Mais ce qui me surprit, c'était qu'avant de la lâcher, enfin, si je la lâchais, elle m'avait pris dans ses bras, et d'un geste naturel, je l'avais recouverte des miens. Je la serrais, mais pas trop fort, montrant que je tenais à elle, même si on ne se connaissait que depuis quelques heures. Je déposais un baiser sur son front, l'air protecteur. Maintenant qu'on était comme ça, j'avais aucune envie de la lâcher...

AIDAN : June... soufflais-je dans son oreille. J'aimerais prendre soin de toi.

Je savais même plus ce que je disais. Enfin, je l'avais dit, je le pensais, j'étais sincère. Mais quel maladroit que j'étais ! Dire ça à une fille que je connaissais à peine ça paraissait complètement fou ! Mais je lui avais avoué.

Pour être sincère. J'étais assez pudique de montrer mes sentiments devant pas mal de filles qui nous regardaient. Un mec dans le couloir des dortoirs des filles, c'était pas courant, alors je voulais entrer, ne serait-ce que rester à l'entrée de la chambre de June, je m'en fichais, du moment qu'on pouvait partager un moment intime, nous deux, sans ces autres potiches, qui me souriaient à tout va. Je m'en foutais d'elles, maintenant, ma priorité c'était June.

AIDAN : Entrons, soufflais-je, j'aime pas ces potiches, avouais-je en me mordant la lèvre.

J'avais peur qu'elle croit que je ne voulais que coucher avec elle, car ce n'était pas cela qui m'importait le plus. Je voulais juste rester avec elle, mais en intimité. Comme on avait bien pu faire à l'infirmerie, même si elle ne faisait que dormir.. June me fit entrer, sans rien dire, puis je refermais la porte derrière moi. Je découvrais peu à peu son univers. Une chambre, ça en disait long sur la personnalité d'une personne. Elle était un peu bordélique, mais bon, tout le monde l'était n'est-ce pas ?

AIDAN : Je te promets qu'elle ne te refera plus de mal, dis-je, en parlant de la blonde qui l'avait mordu.

Je voulais tenir cette promesse, j'irais voir April, et je lui dirais ce que j'aurais sur le coeur. Même si je l'aimais plutôt bien, en ce moment même, je la détestais pour ce qu'elle avait fait à June.

Quand j'allais devoir quitter June, j'étais un peu près sûr de ce que je ferrais après. Je retrouverais April, même si je n'ai pas son numéro ni rien, mais je la chercherais, je finirais de toute manière, bien par la retrouver. Je ferrais mes règlements de compte avec, et je ne garderais surement aucun bons souvenirs d'elle. Elle m'avait bien pris pour un con, et je me sentais pas de m'être bien entendu, vis à vis de June. C'était la première mage noire avec qui je ne m'étais pas disputé en duel, mais là, je pense qu'il le faudrait... Surement oui.

AIDAN : Ouais, enfin, je l'ai rencontré il y a peu de temps, avouais-je en soufflant.

Je n'aimais pas trop cette conversation, mais bon, on devrait bien en avoir une un jour ou l'autre, alors autant le faire maintenant, n'est-ce pas ? June devait se poser la tonne de questions à mon sujet, ce que je devais bien avoir comme pouvoir, ou des choses comme ça, et j'attendais limite qu'elle me le demande, au moins, j'en aurais fini avec toute cette histoire de mage.

Putain, je savais même pas comment répondre. " Non elle ne m'a pas attaqué, elle a été super gentille avec moi, alors qu'avec toi elle a faillit te bouffer ! ". J'avais un énorme pincement au coeur, ça me faisait l'effet d'un poignard qu'on m'enfonçait en moi. Je voulais vraiment passer à autre chose, mais June, elle, persistait. Et comme je n'aimais pas qu'on esquive mes questions, je ne devais pas esquiver les siennes. Je me décidais, après quelques minutes à lui répondre. J'avais essayé de préparer ma phrase dans ma tête, mais je ne savais toujours pas comment lui répondre.

AIDAN : J'étais à la plage, et elle aussi. J'étais fatigué de cette histoire de mage, ça fait dix-neuf ans que je suis là-dedans. On a parlé, on s'est baigné, on a fait comme si qu'on était des humains, pour une fois, on voulait pas se prendre la tête. J'aurais pas dû, je ne savais pas que c'était elle qui t'avait mordu. Mais je me vengerai June.

J'avais dit tout cela sincèrement. Je retrouverais April, je ne sais pas comment je pourrais me venger, mais au moins, je lui préviendrais que June était une propriété privée, et que si elle la retouchait, elle aurait affaire à moi.

Je la regardais, en fronçant à moitié les sourcils. Là c'était le moment où la fille, normalement, prenait les jambes à son cou, après vous avoir donné une gifle, et vous avoir crié dessus en disant " MAIS POURQUOI TU NE ME L'AVAIT PAS DIT PLUS TÔT PUTAIN ?! " , mais June n'en fit rien. J'admirais son calme, et sa perspicacité à découvrir les choses. Ce n'était pas courant de tomber sur un mage noir, et un mage blanc, en si peu de temps, et je pense qu'elle était peut-être un peu déboussolée par tout ce qui venait de lui arriver.

AIDAN : T'es sûr que ça va bien June ? fis-je en allant vers elle, sans vraiment m'en apercevoir.

Elle était allongée sur son lit, et j'allais m'installer par terre, assis, tout près d'elle, posant ma tête contre son lit.

AIDAN : Si tu veux que je parte... Dis-le moi, soufflai-je.

Je pensais réellement que June allait me jeter à la porte, et qu'elle m'en voudrait peut-être toute sa vie. J'avais vraiment du mal à l'analyser, elle était si calme, mystérieuse, et intelligente à la fois..

June ne me répondait pas. Je pensais qu'il était temps pour moi de partir, après être restés silencieux depuis au moins cinq longues minutes. Je ne voulais pas la torturer plus que cela, alors silencieusement, je me remettais debout, m'étira, puis remit mon sac sur mon dos. Je me retournais pour regarder une dernière fois June. Tout cela l'avait fatigué, vu qu'elle s'était endormie sur son lit. Elle avait surement trop réfléchie, et devait se reposer. Tout cela était surement de ma faute, et encore une fois, mon estomac se serrait, jusqu'à m'en faire mal. Ma gorge se noua. Je décidais donc de prendre un petit bout de papier, puis, écrit à la va vite :


De toute manière, je ne pense pas qu'elle accepterait que je sois un mage blanc. Et c'était trop dangereux que je reste avec elle, je pourrais lui attirer bien des ennuis. Je déposais le papier sur son bureau, puis sortais doucement de la chambre.